Définition de TERRIEN, IENNE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tè-riin, riè-n' ; au féminin, Palsgrave, XVIe siècle, dit, p. 63, qu'on prononce terriane ; au XVIIe

DÉFINITIONS

1
Qui possède des terres.
Sa ressource [de l'Angleterre] ne peut être que dans l'alliance d'une grande puissance, jalouse aussi de la France et terrienne
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 505, 140
C'est à vous de donner la moitié de votre subsistance, vous qui êtes un seigneur terrien
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans l'Homme aux 40 écus, Désastre.
Chevalier terrien, celui qui tient un fief dans sa mouvance.
Substantivement, terrien, terrienne, celui, celle qui possède des terres.
Tout simple rentier qui n'augmente pas son bien le perd à la longue ; les terriens se soutiennent, parce que, l'argent augmentant numériquement, le revenu de leurs terres augmente en proportion
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Dict. philos. Écon. domest.
Grand terrien, seigneur qui possède beaucoup de terres.
Clitie avait aussi beaucoup de bien, Son mari même était grand terrien
de Jean de LA FONTAINE dans Fauc.
Sémantique : Fig.
De l'empyrée ? oui-da ! vous voilà grand terrien, L'espace est vaste
de Alexis PIRON dans Métrom. I, 8
Grand terrien, se dit d'un grand prince dont la domination s'étend sur beaucoup de pays (emploi qui vieillit).
Je me trouve aussi grand terrien Que le roi de Lydie et que l'Assyrien
de François L'Hermite, sieur du Soliers, dit TRISTAN L'HERMITE dans Panthée, I, 4
Nous les verrons [les papes], tantôt grands terriens, tantôt dépouillés de presque tout, comme plusieurs autres souverains
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 16
2
Terrestre, par opposition à spirituel (sens qui vieillit).
On doit au jour du dimanche cesser des oeuvres terriennes
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Var. 11

HISTORIQUE

1
XIIe s.
... plus criement [craignent] asez le terrien seignur, Que il ne funt Jesu le puissant creatur
dans Th. le mart. 28
2
XIIIe s.
Dou devin droit sunt saintes choses et religioses, et les autres choses dou terrien droit
dans Liv. de jost. 63
Et avez si pone volenté envers li [Dieu] que pour nulle riens ter rienne, ne pour meschief que on feist du corps, ne le relinqueriés
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 198
3
XIVe s.
Si me semble que nous devons beneyr et louer le roy du ciel, qui a son peuple pourveu de tel roy terrien, plein de si grant saigesse
de Nicolas ORESME dans Prol.
4
XVe s.
Amour, amour, humblement vous mercye, Et à tousjours vostre servant seray Pour vostre honneur, pour vostre courtoisie, Et pour les biens et doulz pensers que j'ay ; Ne jamais jour dieu terrien n'aray Fors vous tout seul où je vueil tout soufrir
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 172
Depuis ne avalla viande terrienne en son cors, ne boyre nul
dans Perceforest, t. VI, f° 128
C'est l'homme terrien dont je seroye plus joyeux s'il était gary
dans Lancelot du lac, t. I, f° 97, dans LACURNE
5
XVIe s.
L'empereur est grand terrien, Plus grand que M. de Bourbon
de Clément MAROT dans II, 125
Les autres moins terrains sont à part habitans Torrens, fleuves, ruisseaux, les lacs et les estans
de Pierre de RONSARD dans 877
Les lois des princes terriens, quelque grieves et dures qu'elles soient.... ont neanmoins leur vigueur
de Jean CALVIN dans Confession de foi.
La consideration de la nature est une pasture propre à nos esprits ; elle nous esleve et enfle, nous faict desdaigner les choses basses et terriennes, par la comparaison des superieures et celestes
de Michel de MONTAIGNE dans II, 242

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. terren, terre ; espagn. et ital. terreno ; du lat. terrenus, de terra, terre.

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